Le Top 5 des acteurs

mardi, octobre 01, 2013


SONG Kang-ho, le discret

Né le 17 janvier 1967 à Gimhae (Corée du sud)



Filmographie sélective

1996 : Le jour où le cochon est tombé dans le puit (HONG Sang-soo)

1998 : The Quiet Family (KIM Jee-woon)

2000 : Joint Security Area (PARK Chan-wook)

2002 : Sympathy for Mr. Vengeance (PARK Chan-wook)

2003 : Memories of Murder (BONG Joon-ho)

2006 : The Host (BONG Joon-ho)

2007 : Secret Sunshine (LEE Chang-dong)

2008 : Le Bon, la brute et le cinglé (KIM Jee-woon)

2013  : Le Transperceneige (BONG Joon-ho)

L'avis East Asia

Dans "Secret Sunshine" de Lee Chang-dong, alors que la pauvre Shin-ae essaie désespérément de surmonter la mort de son fils, sauvagement assassiné, un homme, maladroit et fou amoureux de la jeune femme, tente d’apporter réconfort à la femme meurtrie. Au milieu de l’infinie tristesse que véhicule le film, il a cette réplique : « Il n’y a pas que la tragédie dans la vie, il y a aussi le tragi-comique ». Cet homme, c’est Song Kang-ho.

Dans la cinématographie coréenne, qui pratique allègrement ruptures de ton et mélanges des genres, nul mieux que lui  ne personnifie cette touche décalée, cette touchante tentative d’échapper à la noirceur du monde en y apportant un vent inconscient de burlesque incontrôlé. Doté d’une solide formation théâtrale, le comédien se fait connaître en partageant l’affiche avec Choi Min-sik dans "Nr. 3", avant de travailler avec les plus importants cinéastes de son pays : Park Chan-wook, Lee Chang-dong, Kim Jee-woon, Boon Joon-ho, et même Hong Sang-soo dans le liminaire "Le Jour où le cochon est tombé dans le puits". Mis à part Kim Ki-duk, il apparaît dans les films de toute la poignée de cinéastes dont les œuvres arrivent au cinéma en occident.

Mais au-delà de ces choix qui relèvent du sans faute, Song Kang-ho fait partie de cette poignée d’acteurs, comme Bill Murray ou Johnny Depp, sur lequel on peut faire tenir un film. Leur décontraction grandiose assure sans effort de la part du réalisateur de grands moments de roue libre en suspension. Ce n’est pas compliqué, pour réussir un film avec Song Kang-ho, il suffit de le filmer.

Si vous ne deviez voir qu’un film avec  Song Kang-ho : "Memories of Murder" de Boon Joon-ho (2003), le chef-d'œuvre qui lui a valu l’Award du meilleur acteur en 2003 à la cérémonie du Golden Bell. Disponible en DVD, édité par CTV International.

La pépite cachée avec Song Kang-ho : "The Secret Reunion" de Jang Hun (2010), énorme succès au box-office coréen avec ses 10 millions d’entrées,  qui vaut pour les quelques moments où l’acteur est génial et hilarant en complète roue libre. Disponible en DVD, édité par Elephant Films.

Victor Lopez / East Asia.



CHOI Min-sik, la "gueule"

Né le 22 janvier 1962 à Séoul (Corée du Sud)



Filmographie sélective

1998 : The Quiet Family (Kim Jee-woon)

1999 : Shiri (Kang Je-gyu)

2002 : Ivre de femmes et de peinture (Im Kwon-taek)

2003 : Old Boy (Park Chan-wook)

2004 : Frères de Sang (Kang Je-gyu)

2005 : Crying Fist (Ryu Seung-wan)

2005 : Lady Vengeance (Park Chan-wook)

2010 : J’ai rencontré le Diable (Kim Jee-woon)

L'avis East Asia

CHOI Min-Sik est ce qu’on appelle communément « une gueule ». C’est un acteur qu’on ne peut oublier, une fois que l’on a aperçu sa mine patibulaire, son regard inquiétant. Acteur aux multiples facettes, c’est pourtant pour ses rôles forts et durs qu’il atteint la consécration dans son pays et dans le monde entier. L’inoubliable personnage d’Oh Dae-su, personnage séquestré, humilié, qui finira par se venger, hante encore l’inconscient de millions de cinéphiles qui ont vu "Old Boy". On en oublierait presque que l’homme est de formation théâtrale, qu’il est aussi à l’aise en jouant Hamlet qu’en psychopathe tueur d’enfant. Choi Min-Sik, même après une inactivité de 3 ans (il s’est joint au mouvement contre la suppression des quotas et la menace d’une hégémonie américaine sur le sol coréen), est l’un des acteurs coréens les plus connus au monde, le plus aimé aussi, fer de lance d’un cinéma qui ne demande qu’à briser ses frontières.

Si vous ne deviez voir qu’un film avec Choi Min-Sik : "Old Boy" évidemment, pour sa performance hallucinée et hallucinante, LE rôle qui marqua sa carrière et qui le rendit célèbre partout dans le monde. Disponible en DVD, édité par Wild Side.

La pépite cachée avec Choi Min- Sik : "Leafie", film d’animation datant de 2011 où il prête sa voix à un canard beau comme un dieu qui est l’objet de la convoitise de l’héroïne, une poule. Un dessin animé empreint d’une grande tristesse, au ton quasi résigné et désespéré et qui fût le plus grand succès pour un film d’animation made in Corée avec 2.2 millions d’entrées. Il est assez drôle de voir Choi prêter sa voix à ce genre de personnage, quand on connaît les rôles auxquels il est habitué. "Leafie" est sortie en salles en France.

Jérémy Coifman / East Asia.

LEE Byung-hun, la star

Né le 12 juillet 1970 à Séoul (Corée du sud)



Filmographie sélective

2000 : JSA Joint Security Area (Park Chan-Wook)

2004 : 3 Extrêmes (Fruit Chan, Park Chan-Wook, Miike Takashi)

2005 : A Bittersweet Life (Kim Jee-Woon)

2008 : Le Bon, la brute et le cinglé (Kim Jee-woon)

2010 : J'ai Rencontré le diable (KimJee-woon)

2013  : G-I Joe : conspiration (Jon M. Chu)

L'avis East Asia

Le premier grand succès de l'acteur est "JSA", film touchant s'intéressant à la zone de séparation entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Mais cet acteur bouddhiste, qui a étudié le mandarin et le français à l'université, est surtout connu des Occidentaux pour ses rôles chez Kim Jee-Won. "J'ai Rencontré le diable" est ainsi un film où l'acteur brille de sobriété glaçante, incarnant un personnage capable des pires exactions pour venger sa femme, assassinée par un tueur en série. Un grand film, dont la qualité est en grande partie imputable à l'acteur. Il est très physique, et possède un jeu souvent tout en retenue. En dehors du cinéma coréen, il a fait une petite incursion à Hollywood, le temps d'un "G-I Joe", et il sera présent dans la suite du film.

Si vous ne deviez voir qu’un film avec  Lee Byung-hun : "A Bittersweet Life" de Kim Jee-Won (2005) : Dans une ambiance de polar glacial hard-boiled, Lee Byung-hun y brille d'une intense noirceur. Sobre, il parvient à être tout autant touchant que tétanisant et physique. Disponible en DVD, édité par Studio Canal.

La pépite cachée avec Lee Byung-hun : "3 Extrêmes" de Fruit Chan, Park Chan-Wook, Miike Takashi (2004). Il n'est présent que dans le segment coréen de cette anthologie, mais la partie réalisée par Park Chan-Wook marque par sa violence et sa cruauté, et Lee Byung-hun y est magnifique. Disponible en DVD, édité par Wild Side.

Yannick Vanesse / East Asia.


HA Jung-woo, le jeune

Né le 11 mars 1979 à Séoul (Corée du Sud)



Filmographie sélective

2005 : She’s on Duty (Park Kwang-chun)

2006 : Time (Kim Ki-duk)

2007 : Breath (Kim Ki-duk)

2008 : The Chaser (Na Hong-jin)

2010 : The Murderer (Na Hong-jin)

2012 : Nameless Gangster (Yun Jong-bin)

2013 : The Berlin File (Ryoo Seung-wan)

L'avis East Asia

Ha Jung-woo fait partie de la nouvelle vague d’acteurs coréens qui sont parfois davantage connus par leur plastique que par leur talent. Ha Jung-woo n’est pour autant pas une starlette jouant de sa belle gueule. Du haut de ses 34 ans, il a tourné dans une vingtaine de films et envahit peu à peu les écrans européens. Débutant sa carrière en 2002, il est remarqué par Kim Ki-duk qui lui offre son premier grand rôle en 2005 dans"Time", film troublant sur les ravages du temps et la perte de l’être aimé. Mais c’est en 2008, avec l’interprétation bluffante du psychopathe tueur de prostituées dans "The Chaser", qu’il se fait connaître en Occident. "The Murderer", dans lequel il joue un Sino-coréen tombant dans les pièges de la mafia, confirme en 2010 son habilité à incarner tout type de rôle. Ses prochains films, "Nameless Gangster" et "The Berlin File", devraient permettre aux spectateurs de le voir sous un autre jour, plus brutal et sanguin.

Si vous ne deviez voir qu’un film avec Ha Jung-woo : "The Chaser", pour sa froideur extrême, voire inhumaine. Ce rôle lui a permis d’obtenir le prix du meilleur acteur au Golden Cinema Festival (Corée du Sud). Disponible en Dvd et Blu-ray, édité par M6 Video.

La pépite cachée avec Ha Jung-woo : "The Unforgiven", film poignant sur les dérives du service militaire en Corée du Sud. Ha Jung-woo, revenu à la vie civile après ses 26 mois de service militaire obligatoire, essaie tant bien que mal d’oublier son passé. C’était sans compter sur le retour d’un de ses amis qui, lui, veut parler de leurs souvenirs communs. Malheureusement indisponible en zone 2, le DVD est seulement trouvable en Asie.

Lvi / East Asia.

CHO Jae-Hyun, le jeune

Né le 30 juin 1965 à Séoul (Corée du Sud)



Filmographie sélective

2000 - L’Île (KIM Ki-duk)

2001 – Bad Guy (KIM Ki-duk)

2003 – Sword on the Moon (KIM Ui-seok)

2007 – Beyond the Years (IM Kwon-taek)

2011 – The Kick (Prachya Pinkaew)

L'avis East Asia

Si Cho Jae-hyeon a débuté sa carrière à la fin des années 80, il a obtenu une large reconnaissance à la fin des années 90 grâce aux films de Kim Ki-duk et à la télévision. Son parcours est éclectique puisque il a joué dans des films à grand spectacle ("Sword on the Moon" ou "Hanbando'), des films de genre (les arts martiaux avec "The Kick") et de nombreuses séries TV. Cependant, on le connaît hors de Corée pour ses rôles dans les films de Kim Ki-duk. Entre 1996 et 2001, il a tenu le rôle principal dans cinq films du célèbre réalisateur. À l’époque, il était même surnommé « l’acteur de Kim Ki-duk ». Cho Jae-hyeon a été dirigé à la fois par des réalisateurs classiques comme Im Kwon-taek et des réalisateurs phares de la nouvelle génération comme Kim Ki-duk et Im Sang-soo. En raison de son visage sévère, il a souvent interprété des rôles de méchants : homme violent, maître chanteur, guerrier sanguinaire. Cho Jae-hyeon est aujourd’hui une référence dans le cinéma sud-coréen.

Si vous ne deviez voir qu’un film avec Cho Jae-hyeon : "Bad Guy" de Kim Ki-duk. Dans cette histoire violente et malsaine, l’acteur campe le rôle d’un maquereau impulsif et sans pitié qui force une jeune femme à se prostituer. Âmes sensibles s’abstenir. 90% des spectatrices coréennes ont détesté ce film, jugé offensant pour les femmes. Disponible en DVD édité par Asia-Diffusion.

La Pépite cachée avec Cho Jae-Hyeon : Dans la filmographie de l’acteur, on a tendance à oublier "Crocodile", le premier film de Kim Ki-duk. Dans cette œuvre atypique, Cho Jae-hyeon campe le rôle d'un marginal qui peine à s'exprimer et passe sans prévenir de la violence à l'affection. Un personnage "kim-ki-dukien" par excellence. Disponible en DVD (anglais), édité par Third Window.

Marc L’Helgoualc’h / East Asia.


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