Le Bouddhisme coréen

lundi, avril 17, 2017

La légende de l’adoption du bouddhisme par le royaume de Silla : le martyr Ichadon

Ichadon 이차돈 (aussi appelé Bak Yeom-chok 박염촉, 501-527) était un moine, conseiller auprès du roi Beopheung 법흥 de Silla 신라. Si le roi souhaitait faire du Bouddhisme la religion officielle du royaume, il rencontrait une vive opposition de la cour.
Alors, Ichadon imagina un stratagème : prophétisant que sa propre mort apporterait un miracle, il s’accusa d’avoir utilisé le sceau royal pour proclamer le bouddhisme religion d’Etat. Comme prévu, la cour ordonna alors son exécution.

Lorsqu’il fut décapité, la terre se mis à trembler, le ciel s’assombrit et une pluie de fleurs tomba du ciel. Sa tête s’éleva dans le ciel et tomba sur le mont sacré Sogeumgangsan  et de son corps jaillit, non pas du sang, mais du lait.
La cour reconnût alors que ce présage signifiait l’autorisation par les cieux de faire du bouddhisme la religion du royaume.

Et ainsi fut fait en 527. 


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Qu’est-ce que le Bouddhisme ?

Le Bouddhisme est une religion ou une « philosophie vécue » originaire d’Inde issue de l’enseignement du Bouddha. Ses trois composantes essentielles du Bouddhisme, appelées les Trois Joyaux, sont le Bouddha, le Dharma c’est-à-dire les enseignements du Bouddha et le Sangha, la communauté des moines, nonnes et croyants. 


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Le Bouddha historique, Sakyamuni, naît au VIème siècle avant J.-C. (vers 563 – 480 av. J.-C.). Il est le fils de Sakya Souddhodana, roi de Kapilavastu, petit royaume situé au Nord de l’Inde et proche du Népal, et de la reine Maya. Le terme « Bouddha » a pour origine le terme sanskrit « Budh » qui signifie « s’éveiller ».
A 29 ans, lors d’une promenade, il rencontre successivement un vieillard, un malade, et une famille endeuillée. Il comprend alors que malgré sa condition de prince qui le met à l’abri du besoin, il ne pourra échapper ni à la vieillesse, ni à la maladie, ni à la mort.
Afin de trouver le salut, il quitte alors le palais royal pour mener une vie d’ascète et prend le nom de Gautama. Il souhaite trouver un remède aux souffrances de ce monde. Il pratique la méditation jusqu’à atteindre l’éveil, à 35 ans.
Il consacre alors le reste de sa vie à voyager et à divulguer ses enseignements en insistant sur le fait qu’il n’est ni un dieu, ni un messager de dieu et que tous les êtres peuvent atteindre l’illumination en se focalisant sur la nature de l’être humain. Il meurt à 80 ans.

Le bouddhisme est une voie individuelle qui vise à supprimer les souffrances de l’homme en supprimant leurs causes afin d’atteindre l’éveil, état bienheureux, de non-souffrance et de sagesse. L’homme sage qui a éteint ses désirs peut entrer dans le Nirvana, monde ou état d’âme de bien-être sans souffrance.
Dès lors, le cycle des renaissances ou samsara est brisé et l’homme échappe à la souffrance. Les causes de ses souffrances sont les « Trois poisons » : le désir, l’attachement et l’ignorance.

A cause de ces trois poisons, l’homme est soumis au Samsara (cycle des renaissances). La forme sous laquelle il renaîtra dépend de son karma c’est-à-dire de ses actions passées. Cette renaissance ne fait donc que prolonger indéfiniment l’état de souffrance. Quatre émotions positives doivent être cultivées afin d’atteindre l’éveil : la bienveillance universelle, la compassion, la joie sympathique (se réjouir du bonheur d’autrui) et la tranquillité (état de paix en toute circonstance).

Il existe trois grands courants du Bouddhisme :
  1. Le Bouddhisme du Petit Véhicule ou Theravāda 상좌부 불교
    Le bouddhisme theravāda est un courant essayant de respecter la tradition bouddhiste du temps de Bouddha, aussi appelée « Doctrine des Anciens ». Il explique comment se délivrer soi-même en suivant la voie enseignée par le Bouddha.

    Il repose donc sur l’enseignement  des « Quatre nobles vérités » : la vérité de la souffrance (dukkha), la vérité de l’origine de la souffrance (samudaya), la vérité de la cessation de la souffrance (nirodha) et la vérité du chemin octuple (magga). Pour atteindre l’éveil, il faut chercher en soi-même la vérité en suivant le Noble Chemin Octuple car la dévotion et le culte des reliques ne suffisent pas.
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    Le Noble Chemin Octuple se définit comme suivant : la parole juste (ne pas mentir, ne pas semer la discorde, pas de grossièretés…), l’action juste, les moyens d’existence justes, effort ou persévérance juste, attention juste (prise de conscience des choses, de soi, des autres, de la réalité…), la concentration, la compréhension juste de la réalité et des quatre nobles vérités et la pensée juste (c’est-à-dire dénuée d’avidité, de haine et d’ignorance).

    Ce courant bouddhiste est présent au Sri-Lanka, Birmanie, Thaïlande, Laos, Cambodge et en Asie du Sud-Est, plus généralement.
  2. Le Bouddhisme du Grand Véhicule ou Mahāyāna 대승 불교
    Apparu vers le Ier siècle après J.-C., ce courant repose sur la croyance selon laquelle la nature de Bouddha est présente chez tous les êtres sensibles.

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    L’objectif de la pratique est de développer la nature de Bouddha qui est en soi et d’atteindre l’état de Bodhisattva afin de sauver les autres êtres. Le croyant s’engage ainsi à délivrer sa personne mais aussi tous les êtres, contrairement au bouddhisme theravāda. Les principaux textes du bouddhisme mahāyāna sont le Sutra du Diamant, le Sutra du Cœur et le Sutra du Lotus.


    Le bouddhisme mahāyāna est présent en Chine, en Corée du Sud, au Japon et au Vietnam.

  3. Le Bouddhisme du Véhicule du Diamant ou Vajrayāna 밀교·금강승
    Aussi appelé Mantrayāna et Tantrayāna, ce courant, qui est une forme du bouddhisme mahāyāna, apparaît au IVe siècle. Il repose sur l’enseignement des Trois Roues du Dharma.
    La pratique du bouddhisme vajrayāna nécessite de recevoir des instructions auprès d’un Lama. Comme le bouddhisme mahāyāna, le pratiquant fait le vœu de se libérer lui-même mais aussi autrui. Mais alors que les véhicules des textes (sutras) préconisent la suppression des mauvaises émotions (avidité, colère, ignorance, orgueil…), le bouddhisme vajrayāna propose de les purifier.
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    Le bouddhisme vajrayāna est pratiqué au Tibet, Népal, Bhoutan, Chine (Tibet et Mongolie Intérieure), Mongolie.
Petite histoire du bouddhisme en Corée

Le bouddhisme compte plus de 1 600 ans d’histoire en Corée. Il fut introduit en 372 par le moine Sundo 순도 à la faveur des relations diplomatiques entre le royaume chinois de Qin et le royaume coréen de Goguryeo 고구려 (37 av. J.-C. - 668), situé en Mandchourie et la partie nord de la péninsule coréenne.

Les premiers temples sont construits dès 375, attestant ainsi de la reconnaissance officielle et de l’adoption du Bouddhisme comme religion par le Roi Sosurim 소수림왕 (r. 371-384) de Goguryeo.

Le Bouddhisme est adopté à son tour par le Royaume de Baekje 백제 en 384 durant le règne du Roi Chimnyu 침류왕 (r. 384-385).
Le Royaume de Shilla adopta le Bouddhisme plus tardivement, en 527, durant le règne du Roi Beopheung 법흥 (r. 514-540) en raison de l’absence de routes maritimes ou terrestres directes avec la Chine.

Le Bouddhisme se développe rapidement dans ces trois royaumes à la faveur de son adoption par les familles royales régnantes et par l’action des moines qui ne se contentent pas de le développer dans la péninsule coréenne uniquement mais l’introduisent aussi au Japon. Des moines tels que Wonhyo en enseignant la possibilité que tout le monde puisse renaître dans la Terre Pure où règne le Bouddha Amitabha et Uisang 의상스님 en propageant les enseignements d’Avalokiteshvara, le Bodhisattva de la Compassion, contribuent à la diffusion du Bouddhisme au sein des populations locales et non plus au sein de la noblesse uniquement.

Plusieurs raisons viennent expliquer l’adoption du Bouddhisme par les Trois Royaumes coréens :

-          Renforcer les liens diplomatiques avec la Chine
En effet, les Trois Royaumes étant rivaux politiquement et militairement, ils ont besoin de nouer et entretenir des relations diplomatiques, économiques et militaires avec la Chine afin d’assurer leur sécurité, ce que l’adoption du Bouddhisme permet de faciliter.

-          Renforcer l’autorité du pouvoir royal
Les Trois Royaumes ont tous adopté le Bouddhisme durant une période d’insécurité politique où l’autorité royale est de plus en plus contestée. L’adoption du Bouddhisme peut ainsi être interprétée comme une tentative du pouvoir royal d’unifier et de centraliser le royaume autour d’une idéologie commune. Dans le Royaume de Shilla, la famille royale promeut l’idée selon laquelle le Roi est Bouddha. Ainsi, le Roi Jinpyeong 진평 (r. 579-632) reprend les noms des parents  de Sakyamuni, le Bouddha historique, pour se prénommer lui-même « Shuddhodana » et sa femme « Maya ». Il choisit aussi le prénom de sa fille, Seondok, qui deviendra la première reine de l’histoire de la Corée, à partir des sutras. Le Roi/Bouddha devient ainsi la figure spirituelle que la noblesse et le peuple doivent suivre.

-          Pour des raisons culturelles
L’introduction du Bouddhisme est interprétée comme l’importation d’une culture avancée, ce qui explique son adoption en premier lieu par les familles royales puis la noblesse et enfin le peuple.
Durant les dynasties de Shilla Unifiée 통일신라  (668-935) puis de Goryeo 고려 (918-1392), le Bouddhisme devient la religion d’Etat. Les moines acquièrent une influence considérable tant au sein de la société qu’au sein du pouvoir politique et royal.

C’est durant la dynastie Goryeo, au Xe siècle, que le Roi Hyeonjong 현종왕 décide de graver dans le bois les enseignements du Bouddha afin de recevoir la protection du Bouddha face aux invasions des Kitans. Appelée Tripitaka Koreana, la première version est fabriquée de 1011 à 1087 mais elle détruite en 1232 lors d’une nouvelle invasion, cette fois de la part des Mongols. Afin d’obtenir à nouveau la bénédiction de Bouddha et sauver ainsi le royaume, le travail de gravure des enseignements du Bouddha commence en 1236 et s’achève en 1251. 
Les 81 258 volumes en bois sont visibles aujourd’hui dans le temple de Haeinsa 해인사.

La fondation de la dynastie Joseon 조선 (1392-1910) bouleverse profondément le Bouddhisme coréen. En effet, l’élite politique étant confucianiste, elle s’emploie à réduire progressivement jusqu’à abolir les cérémonies et le système bouddhistes.
L’accès des moines à la capitale est aussi limité voire interdit, ce qui explique que seuls les temples des montagnes sont parvenus jusqu’à nous.

Malgré cette oppression par le pouvoir politique, le peuple ainsi que les femmes de la noblesse continuent à croire au Bouddhisme. La participation active des moines combattants à la défense du royaume lors des invasions japonaises de 1592-1598 a pour conséquence l’assouplissement de l’oppression du Bouddhisme par la classe politique. 

Ce n’est qu’en 1895 que l’interdiction du Bouddhisme est officiellement supprimée, grâce notamment à l’intervention du moine japonais Jenrei Sano.

Durant la colonisation japonaise, le Bouddhisme coréen est contrôlé par l’Empire Japonais dont il doit suivre la politique. Mais certains moines refusent la domination japonaise comme  Han Yong-un 한용운 et Baek Yong-seong 백용선 qui fondent l’Association Bouddhiste de Joseon afin redonner l’indépendance au Bouddhisme coréen.

Le bouddhisme coréen ou Bouddhisme Hoetong 회통 불교

Il n’existe pas moins de 30 ordres du bouddhisme en Corée parmi lesquels l’Ordre Taego 태고종 , l’Ordre Cheontae 천태종, l’Ordre Jingak 진가종 et le plus important, l’Ordre Jogye 조계종. Le pays compte environ 10 000 temples et près de 25 000 moines et nonnes, hommes et femmes.

Le bouddhisme coréen a ceci d’unique qu’il constitue un ordre au sein duquel les différentes traditions et idéologies du bouddhisme comme les écoles d’Avatamsaka, du Sutra du Lotus, du Pure Land, Seon…, sont harmonieusement intégrées. Cette philosophie se nomme « Hoetong » ce qui signifie « qui englobe tout ». En d’autres termes, le bouddhisme coréen ne se focalise pas sur une vue « sectaire » du bouddhisme ne mettant en avant qu’une doctrine ou sutra (texte sacré) mais sur le mélange d’une multitude d’idées. Ainsi, un temple coréen n’est pas exclusivement dédié à une pratique/philosophie (i.e. méditation ou étude ou prière…).
Toutes ces pratiques cohabitent au sein d’un même lieu. Par exemple, les temples coréens intègrent dans un même lieu le bouddhisme Seon (plus connu chez nous via son équivalent japonais le bouddhisme Zen et représenté en Corée via l’Ordre Jogye) dont le fondement est la méditation et le bouddhisme Kyo fondé sur l’étude des textes sacrés. Les moines et croyants peuvent aussi bien méditer qu’étudier, chanter et prier à la différence des temples bouddhisme d’autres pays.

Dans les temples coréens, le visage des Bouddhas et Bodhisattvas ressemble volontairement à un Coréen. Ils font également tous un signe de(s) la (les) main(s) appelé mudra qui signifie « sceau de la main » en sanskrit. Ce sceau représente l’assurance de la Vérité, des vœux et du mérite accumulé par une bonne conduite. Les Bouddhas et Bodhisattvas peuvent aussi être représentés avec des objets dans les mains, symboles de leur fonction, pouvoir spirituel ou compassion. On retrouve souvent trois Bouddhas ou Bodhisattvas dans les temples coréens :

-          Sakyamuni 석가모니, le Bouddha historique.

Il peut être représenté avec cinq différents mudras : le signe de la méditation, le geste de toucher la terre, celui de tourner la roue du Dharma, celui d’accorder le courage et celui d’exaucer les vœux.



Jogyesa
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-          Vairocana  비로자나불, le Bouddha Cosmique de la Lumière Universelle.

Il est représenté effectuant le geste du Poing de la Sagesse. La main droite, qui symbolise le monde de Bouddha, englobe l’index de la main gauche qui représente le monde des êtres sensibles. Ce geste signifie que ces deux mondes ne sont pas séparés mais ne font qu’un.
(Le geste est inversée sur la photo ci-dessous. Cela est dû à l’édition de l'image).



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-          Avalokitesvara 관세음보살, le Boddhisattva de la Compassion.

Se reconnaît à ses 1 000 mains aux 1 000 yeux qui signifient que rien ne peut l’empêcher de voir et donc de sauver les êtres. Ces mains peuvent contenir différents objets (corde, épée, sceptre, perle magique…), symboles de son pouvoir. Il peut être aussi représenté avec une bouteille dans la main afin d’étancher la soif des êtres sensibles et faire disparaître leurs souffrances.



Gyeongju Bulguksa
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Pratiques du bouddhisme au sein d’un temple coréen.

La méditation ou Ganhwaseon 간화선 (Gan pour voir, hwa pour hwadu et Seon représentant la méditation) ou Méditation Hwadu.

La pratique de la méditation (Seon) est représentée par l’ordre Jogye ; elle constitue le pilier central du bouddhisme coréen. Hwadu signifie « Tête de la Parole ». Le Hwadu est une question simple, basique sur le mystère de la vie : « Qui suis-je ? », « Qu’est-ce que c’est ? », « D’où je viens ? »,  « Quelle est la signification de la vie ? », « Qu’est-ce qu’un être humain ? ». La réponse à ces questions ne peut être trouvée par l’intellect mais par la méditation. La méditation sincère doit permettre d’atteindre un état de concentration (hwadu Samadhi) où sont absentes les émotions, l’ego. C’est un état d’ataraxie*, de concentration et de paix, qui permettra de résoudre le hwadu, c’est-à-dire voir notre vraie nature, et ainsi d’atteindre l’éveil.

Yeombul 염불 ou Pratique de la Déité

Yeombul consiste à réciter le nom des Bouddhas ou des Bodhisattvas de manière continuelle en pensant au Bouddha cité. Cette pratique repose sur la croyance selon laquelle on peut prendre le caractère, par exemple la compassion et la sagesse, et la forme du Buddha en pensant à lui. Si la prière a pour but de recevoir la bénédiction de Bouddha, elle doit en réalité permettre au croyant de découvrir qu’ils possèdent déjà les qualités de sagesse et compassion en son sein. Le processus de la prière sert ainsi à découvrir notre vraie nature. Cette pratique est souvent accompagnée par une prosternation. Si la prière est sincère et l’esprit est clair et non distrait, le Bouddha ou Boddhisattva répondra à cette prière.

La récitation du Mantra ou Juryeok 주력

Mantra signifie « libérer l’esprit ». La récitation du Mantra est une pratique provenant d’Inde. En Coréen, Mantra se dit « jineon » ce qui signifie « le vrai mot ». Un mantra est une expression de quelques mots reprenant l’ensemble des enseignements du Bouddha. Ces mots représentent la vérité ultime. Ainsi, la récitation du Mantra permet de libérer l’esprit si ce dernier n’est pas distrait.  Un certain Mantra peut éveiller la compassion que l’on a en nous, tandis qu’un autre permet de purifier notre karma.

La récitation des Sutra ou Gankyeong 간경

« Gan » signifie « regarder » et « kyeong » signifie « texte sacré ». Cette pratique consiste à entrainer l’esprit en permettant à la parole de Bouddha de pénétrer notre cœur. De ce fait, on aura une plus grande connaissance des enseignements du Bouddha.

La pratique de la prosternation ou Jeol 절

Une première salutation consiste à joindre les deux mains au niveau du cœur et à incliner la tête. C’est comme cela qu’on salue les moines, les statues de Bouddha, les peintures, stupas ou toute autre représentation des Trois Joyaux du Bouddhisme : le Bouddha, le Dharma (les enseignements de Bouddha) et le Sangha (la communauté des moines et des fidèles).
La salutation complète consiste à se prosterner au sol, c’est pour cela qu’elle est appelée « ojetuje » signifiant « 5 points touchant le sol » - ces 5 points étant le front, les deux mains et les deux genoux, chacun symbolisant les 5 poisons : l’ignorance, l’aversion, l’attachement, l’orgueil et la jalousie. La prosternation complète symbolise l’humilité et l’abandon de soi, de son ego et est une marque de grand respect. Elle constitue un moyen d’affaiblir son attachement à soi et son arrogance, causes de nos souffrances.

Dans le bouddhisme coréen, la pratique la plus courante est celle des 108 prosternations quotidiennes, un excellent moyen de rester humble… et de maintenir son corps en pleine forme !
Une autre pratique consiste à faire 3 000 prosternations. Elle a lieu plusieurs fois par an dans certains temples.

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*L'état d'ataraxie est définissable par l'absence de trouble, mais n'est pas uniquement une affaire mentale. L'étude rationnelle d'une éthique et d'une paix intérieure telle que firent les trois mouvements philosophiques (l’épicurisme, le scepticisme et le stoïcisme) reste limitée par l'expression de ce sentiment de quiétude. Nous ne pouvons que souligner l'importance des exercices corporels dans ces doctrines afin de mieux faire apparaître la relation controversée entre le corps et l'esprit. L'ataraxie est en effet liée, d'une façon non nécessaire, à l'aponie (absence de douleur), ou absence de troubles corporels.

Plus spécifiquement en neuro-psychiatrie, l'ataraxie est qualifiée de « calme d'esprit ». C'est l'état d'une personne qui ne se laisse troubler par rien. C'est un état d'indifférence émotionnelle totale du sujet qui n'éprouve pas d'émotion émanant de lui-même et qui lui serait propre.
Elle ne doit pas être confondue avec l'apathie.

Sources
  1. Ven. Beopgwang, Kim Eung-chual, Ko Myeong-seok, Kim You-shin, Mok Kyung-chan, Lee Jong-su, « Korean Bouddhism », Korea Buddhist Order Association, Bulkwang Publishing, 3 éd. Juillet 2013
  2. Heo Gyun translated by Timothy V. Atkinson, “Korean Temple Motifs, Beautiful Symbols of the Buddhist Faith”, Dolbegae Publishers, English edition, Décembre 2005
  3. Wright Chris, “Korea : its History and Culture”, Korean Overseas Information Service, 1996
  4. Min Thin-Oen, “Pour comprendre le bouddhisme en quelques points”, BuddhaLine (site internet), Septembre 2000, http://www.buddhaline.net/Pour-comprendre-le-bouddhisme-en, consulté le 08/09/2016
  5. Institut d’Etudes Bouddhiques, Centre francophone d’étude et d’enseignement sur le bouddhisme, http://www.bouddhisme-universite.org/, consulté le 08/09/2016
  6. Larousse, « Bouddhisme », http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/bouddhisme/28073, consulté le 08/09/2016
  7. Musée National de Gyeongju, Corée du Sud


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